lundi, octobre 30, 2006

Le Gang des robes noires est-il intouchable ?

Vous souvenez-vous de Thucydide qui prétait à ses personnages historiques des discours où ceux ci exposaient leurs arguments et motivations. Il s'agissait de rendre plus clairs certains événements. Cette façon de procéder enchanta Voltaire, toujours prêt à prendre sa plume incendiaire. Le procédé littéraire qui consiste à dévoiler le véritable logos n'est pas sans interêt. Souffrez donc que j'essaie à mon tour, bien que je ne possède en rien le talent des deux immenses écrivains que je viens de citer.
Ballaloud Yves, ex-batonnier illustre du barreau de Bonneville:
" Ah qu'il est bon d'exercer mon métier dans une petite ville de province, au pied de ces belles montagnes de Haute Savoie. J'aime la neige qui étouffe tout sous son silence. Ah, combien je prend plaisir à berner et tisser mes savantes combines dans ces tribunaux endormis. J'aime l'impunité du crime par dessus tout. Cela a encore plus de saveur que toutes les escroqueries. Cela procure l'ivresse du vrai pouvoir. Celui qui permet de tuer sans aucun risque.
Quoi, braves citoyens, vous pensez être dans une République, un état de droit? Allons, foutaise que tout cela. Moi, j'ai les petits juges et les petits procureurs dans la poche. Je claque des doigts et ils sont à mes pieds. Notre cher Président (lui mérite la majuscule) ne nous a t-il pas dit que les fonctionnaires c'est fait pour obéir ? Ah ! Combien j'aime les voir m'accorder tout ce que je demande. Bon, je sais aussi les récompenser à l'occasion. C'est ainsi que va le monde. Notre cher Président a su montrer l'exemple avec ses frais de bouche. Il n'est pas de petit profit.
Assassinner en toute impunité, quel suprème plaisir. Le marquis de sade avait beau dénoncer dans ses livres débiles ces pyramides du pouvoir ou la position ne se mesure pas aux titres mais au degré d'impunité. Ah pourquoi diable cet homme a-t-il voulu rendre public cela? Non, non, le brave peuple n'est fait que pour être dupé et mon métier à moi c'est d'habiller le mensonge et les escroqueries pour faire que tout cela soit légal.
Ma technique pour assassinner est simple et efficace. D'abord les troubles de voisinage. Ah que j'aime cela. C'est vraiment sans risque, d'autant plus que la police est dans le coup et c'est un premier ravissement. J'aime voir se débattre mes futures victimes dans ces petites histoires sordides qui font des ravages. Si ma proie réagit de façon violente, alors je passe au meurtre. Direct et expéditif. de toute façon la police et le juge d'instruction feront suivant mes ordres. Je ne me refuse pas le plaisir des mots. Une famille qui part en vacances c'est une famille qui part en fumée. Les initiés savent depuis le début et connaissent mon jargon.
Mais si la proie résiste, alors je sais m'armer de patience. Je suis le Napoléon du crime, le prince noir des barreaux. Le jeux de chat et de la souris, la chasse au renard, cela me connait. Interdictions d'exercer, terrorisme administratif ( j'ai l'Urssaf, les impôts, les caisses et bien des banques dans ma poche), et campagnes de diffamation savament orchestrées. Je sais prendre mon temps avant le coup final. Ah, il n'est alors plus necessaire de procéder au meurtre. Mes victimes sont à bout, au bord du suicide que je leur offre parfois. Combien tout cela est plaisant. J'envoie huissiers et mandataires comme des chiens dans une chasse. J'aime voir ma proie hagarde, immobile, effrayée. Et là, je relève ma manche et débite mon discours de prince noir. Je sais alors me dissimuler et me présenter comme le défenseur. Quel suprème ravissement. Faire croire à tout le monde que je suis un défenseur magnanime et plein de compréhension alors que c'est moi qui ai tout orchestré. C'est le summum de la jouissance.
Je ne peux point tout révéler mais ce simple discour saura vous convaincre de mon titre d'empereur du crime. salutations.